MyBooks.club
Все категории

Simenon, Georges - Le port des brumes

На сайте mybooks.club вы можете бесплатно читать книги онлайн без регистрации, включая Simenon, Georges - Le port des brumes. Жанр: Полицейский детектив издательство неизвестно,. Доступна полная версия книги с кратким содержанием для предварительного ознакомления, аннотацией (предисловием), рецензиями от других читателей и их экспертным мнением.
Кроме того, на сайте mybooks.club вы найдете множество новинок, которые стоит прочитать.

Название:
Le port des brumes
Автор
Издательство:
неизвестно
ISBN:
нет данных
Год:
неизвестен
Дата добавления:
16 октябрь 2019
Количество просмотров:
396
Читать онлайн
Simenon, Georges - Le port des brumes

Simenon, Georges - Le port des brumes краткое содержание

Simenon, Georges - Le port des brumes - описание и краткое содержание, автор Simenon, читайте бесплатно онлайн на сайте электронной библиотеки mybooks.club

Quand on avait quitté Paris, vers trois heures, la foule s’agitait encore dans un frileux soleil d’arrière-saison. Puis, vers Mantes, les lampes du compartiment s’étaient allumées. Dès Evreux, tout était noir dehors. Et maintenant, à travers les vitres où ruisselaient des gouttes de buée, on voyait un épais brouillard qui feutrait d’un halo les lumières de la voie. Bien calé dans son coin, la nuque sur le rebord de la banquette, Maigret, les yeux mi-clos, observait toujours, machinalement, les deux personnages, si différents l’un de l’autre, qu’il avait devant lui. Le capitaine Joris dormait, la perruque de travers sur son fameux crâne, le complet fripé. Et Julie, les deux mains sur son sac en imitation de crocodile, fixait un point quelconque de l’espace, en essayant de garder, malgré sa fatigue, une attitude réfléchie. Joris ! Julie !


[http://www.amazon.fr/Port-brumes-Georges-Simenon/dp/2253142581](http://www.amazon.fr/Port-brumes-Georges-Simenon/dp/2253142581)


Le port des brumes читать онлайн бесплатно

Le port des brumes - читать книгу онлайн бесплатно, автор Simenon

— Une tempête ?

— Un beau coup de tabac, en tout cas ! Et les vents nordissent, ce qui ne présage rien de bon. Vous n’entendez pas ?…

En tendant l’oreille, on percevait comme un martèlement qui était celui des vagues contre les pilotis de la jetée. Et la bourrasque faisait frémir la porte de la buvette.

— Si par hasard on téléphonait pour moi, qu’on vienne m’avertir sur la route… À cent mètres d’ici…

— En face de chez le maire ?

Maigret eut toutes les peines du monde à allumer sa pipe dehors. Les gros nuages qui couraient bas dans le ciel semblaient accrocher la cime des peupliers bordant la route. À cinq mètres on ne distinguait pas le brigadier Lucas, debout sur son mur.

— Rien de nouveau ?

— Ils ne jouent plus. C’est Louis qui a tout à coup brouillé les pions sur le damier, d’un geste las.

— Qu’est-ce qu’ils font ?

— Le maire est à moitié étendu dans son fauteuil. L’autre fume des cigares et boit des grogs. Il a déjà déchiqueté une dizaine de cigares, avec un air ironique, comme pour faire enrager l’autre.

— Combien de grogs ?

— Cinq ou six…

Maigret, lui, ne voyait rien, qu’une mince fente lumineuse dans la façade. Des ouvriers maçons rentrèrent à vélo de leur travail, se dirigeant vers le village. Puis ce fut une carriole de paysan. Celui-ci, devinant des gens dans l’ombre, fouetta son cheval et se retourna plusieurs fois avec anxiété.

— La servante ?…

— On ne la voit plus. Elle doit être dans sa cuisine. Je vais rester longtemps ici ?… Dans ce cas, vous feriez bien de me donner quelques nouvelles pierres, que je n’aie pas besoin de me hisser sur la pointe des pieds…

Maigret en apporta. Le fracas de la mer devenait de plus en plus distinct. Les vagues, le long de la plage, devaient atteindre une hauteur de deux mètres et s’écraser sur le sable en écume blanche.

Une porte s’ouvrit et se referma du côté du port. C’était à la buvette. Une silhouette parut, quelqu’un chercha à percer l’obscurité. Maigret s’élança :

— Ah ! c’est vous… On vous demande au téléphone…

C’était déjà Caen.

— Allô !… Commissaire Maigret ? Comment avez-vous deviné ? Mme Grandmaison a traversé Caen ce matin, venant de Ouistreham et se dirigeant vers Paris… Elle a laissé sa fille chez elle, à la garde de la gouvernante… À midi, elle est partie en voiture… Quant à l’inconnu, vous aviez raison… On n’a eu à s’adresser qu’à un seul garage, celui qui se trouve en face de la gare… Un homme est arrivé à vélo… Il a voulu louer une voiture sans chauffeur… On lui a répondu que la maison n’acceptait pas ces sortes d’affaires… L’homme paraissait impatient… Il a demandé si tout au moins il pouvait acheter une auto rapide, d’occasion si possible… On lui en a vendu une pour vingt mille francs, qu’il a versés aussitôt… La voiture est jaune, carrossée en torpédo… Comme toutes les voitures à vendre, elle porte la lettre W…

— On sait dans quelle direction elle est partie ?

— L’homme s’est renseigné sur la route de Paris, par Lisieux et Évreux.

— Téléphonez à la police et à la gendarmerie de Lisieux, d’Évreux, de Mantes, de Saint-Germain… Prévenez Paris qu’une surveillance doit être exercée à toutes les portes, surtout à la porte Maillot…

— Il faut arrêter l’auto ?

— Et son occupant, oui ! Vous avez son signalement ?

— Le garagiste l’a donné… Un homme assez grand, entre deux âges, vêtu d’un complet clair, élégant…

— Même consigne que tout à l’heure. Me téléphoner à Ouistreham dès que…

— Pardon ! Il va être sept heures… Le téléphone ne fonctionne plus avec Ouistreham… À moins que vous n’alliez chez le maire…

— Pourquoi ?

— Parce qu’il a le numéro 1 et que la nuit il est relié directement à Caen.

— Mettez quelqu’un au bureau de poste… Si on demande le maire, qu’on se serve de la table d’écoute… Vous avez une voiture ?

— Oui, une petite.

— Cela suffira pour venir m’avertir… Toujours Buvette de la Marine.

Dans le bistrot, le capitaine Delcourt risqua :

— C’est l’assassin qu’on poursuit ?

— Je n’en sais rien !

Ces gens ne pouvaient comprendre que Maigret, si cordial, si familier les jours précédents, pût se montrer maintenant aussi lointain, voire hargneux.

Il sortit sans leur donner le moindre renseignement. Dehors, il fonça à nouveau dans le vacarme de la mer et du vent. Il dut boutonner son manteau, surtout pour traverser le pont, que la tempête faisait trembler.

En face de la maison du capitaine Joris, il s’arrêta, hésita un instant, colla son œil à la serrure. Au bout du corridor, il vit la porte vitrée de la cuisine, qui était éclairée. Derrière les carreaux on apercevait une silhouette qui allait et venait du fourneau à la table.

Il sonna. Julie s’immobilisa, un plat à la main, déposa celui-ci, ouvrit la porte et s’approcha de l’entrée.

— Qui est là ? questionna-t-elle d’une voix angoissée.

— Commissaire Maigret !

Alors elle ouvrit, s’effaça. Elle était nerveuse. Elle avait encore les yeux rouges. Elle ne cessait de jeter autour d’elle des regards apeurés.

— Entrez… Je suis contente que vous soyez venu. Si vous saviez comme j’ai peur, toute seule, dans la maison ! Je crois que je ne resterai pas ici.

Il atteignit la cuisine, qui était aussi propre et aussi bien rangée que d’habitude.

Sur la table, couverte de toile cirée blanche, il n’y avait qu’un bol, du pain et du beurre. Sur le fourneau, une casserole laissait échapper une odeur sucrée.

— Du chocolat ? s’étonna-t-il.

— Je n’ai pas le goût de cuisiner pour moi seule… Alors, je me prépare du chocolat…

— Faites comme si je n’étais pas là… Mangez…

Elle fit quelques difficultés, puis s’y résigna, emplit son bol, dans lequel elle mit tremper de gros morceaux de pain beurré qu’elle dégusta à la cuiller en regardant droit devant elle.

— Votre frère n’est pas encore venu vous voir ?

— Non ! Je n’y comprends rien… Tout à l’heure, je suis allée jusqu’au port, avec l’espoir de le rencontrer. Les marins, quand ils n’ont rien à faire, sont toujours à rôder dans le port…

— Vous saviez que votre frère était ami avec le maire ?

Elle le regarda avec ahurissement.

— Qu’est-ce que vous voulez dire ?

— Ils sont occupés à jouer aux dames ensemble.

Elle crut à une plaisanterie, et quand Maigret lui affirma que c’était la vérité pure elle en fut effarée.

— Je ne comprends pas…

— Pourquoi ?

— Parce que le maire n’est pas si familier que ça avec les gens… Et, surtout, je sais qu’il n’aime pas Louis. Plusieurs fois, il lui a cherché des misères. Il voulait même lui refuser le permis de séjour…

— Et avec le capitaine Joris ?

— Quoi ?

— Est-ce que M. Grandmaison était ami avec le capitaine ?

— Comme tout le monde ! Il serre des mains en passant. Il plaisante. Il prononce quelques mots sur la pluie et le beau temps, mais c’est tout. Quelquefois, je vous l’ai déjà dit, il emmenait Monsieur à la chasse… Mais c’était pour ne pas être seul…

— Vous n’avez pas encore reçu de lettre du notaire ?

— Oui ! Il m’annonce que je suis légataire universelle… Qu’est-ce que cela veut dire, au juste ? C’est vrai que je vais hériter de la maison ?

— Et de trois cent mille francs, oui !

Elle continua de manger sans un tressaillement, puis elle hocha la tête et murmura :

— Ce n’est pas possible… Il n’y a pas de raison. Puisque je vous dis que je suis sûre que le capitaine n’a jamais eu trois cent mille francs !

— Où était sa place ?… Il dînait dans la cuisine ?

— Où vous êtes, dans le fauteuil d’osier.

— Vous mangiez ensemble ?

— Oui… Sauf que je me levais pour cuisiner et passer les plats… Il aimait lire son journal en dînant… De temps en temps, il lisait un article à haute voix.

Maigret n’était pas d’humeur à faire du sentiment. Et pourtant, il était troublé par la quiétude de l’atmosphère. Le tic-tac de l’horloge semblait plus lent que partout ailleurs. Le reflet qui s’étirait sur le balancier de cuivre allait se reproduire sur le mur d’en face. Et cette odeur sucrée de chocolat… L’osier du fauteuil qui avait des craquements familiers au moindre mouvement de Maigret, comme il devait en avoir quand le capitaine Joris y était assis.

Julie avait peur, toute seule, dans la maison. Et pourtant elle hésitait à s’en aller ! Et il comprenait que quelque chose la retînt là, dans ce décor intime.

Elle se leva et se dirigea vers la porte. Il la suivit des yeux. C’était pour laisser entrer le chat blanc qui s’approcha d’un plateau plein de lait placé au pied du poêle.

— Pauvre Minou ! dit-elle. Son maître l’aimait bien… Après le dîner, Minou se mettait sur ses genoux et n’en bougeait plus jusqu’au moment d’aller dormir…

Une paix si intense qu’elle avait quelque chose de menaçant ! Une paix chaude et lourde !

— Vous n’avez vraiment rien à me dire, Julie ?

Elle leva vers lui des yeux interrogateurs.

— Je crois que je suis sur le point de découvrir la vérité… Un mot de vous peut m’aider… C’est pourquoi je vous demande si vous n’avez rien à me confier.

— Je vous jure…

— Sur le capitaine Joris ?

— Rien !

— Sur votre frère ?

— Rien… Je vous jure…

— Sur quelqu’un qui serait venu ici et que vous ne connaissez pas !

— Je ne comprends pas.

Elle continuait à manger ce brouet trop sucré dont la seule vue écœurait Maigret.

— Allons ! Je vous laisse.

Elle en fut dépitée. Sa solitude allait recommencer. Une question lui brûlait les lèvres :

— Dites-moi, pour l’enterrement… Je suppose qu’on ne va pas pouvoir attendre si longtemps ? Un mort… ça…

— Il est dans la glace, dit-il avec embarras.

Et elle fut secouée d’un grand frisson.


— Tu es là, Lucas ?

Il faisait si noir qu’on n’y voyait plus rien. Et le vacarme de la tempête couvrait tous les autres bruits. Au port, les hommes, chacun à son poste, attendaient l’arrivée d’un bateau de Glasgow, qu’on entendait siffler entre les jetées et qui avait raté sa manœuvre.

— Je suis ici.

— Qu’est-ce qu’ils font ?

— Ils mangent. Je voudrais bien en faire autant. Des crevettes, des palourdes, une omelette et quelque chose qui ressemble à du veau froid.

— Ils sont à la même table ?

— Oui. Grand-Louis toujours appuyé sur ses deux coudes.

— Ils parlent ?

— À peine. De temps en temps les lèvres remuent, mais ils ne doivent pas se dire grand-chose.

— Ils boivent ?

— Louis, oui ! Il y a deux bouteilles de vin sur la table. Des vieilles bouteilles. Le maire verse sans cesse à boire à son compagnon.

— Comme s’il voulait l’enivrer ?

— C’est cela. La servante a une drôle de tête. Quand elle doit passer derrière le matelot, elle fait un détour, par crainte de le frôler.

— Plus de coup de téléphone ?

— Non. Voilà Louis qui se mouche dans sa serviette et qui se lève. Attendez ! Il va chercher un cigare. La caisse est sur la cheminée. Il tend la boîte au maire, qui refuse d’un signe de tête. La domestique apporte le fromage.

Et le brigadier Lucas d’ajouter d’une voix plaintive :

— Si seulement je pouvais m’asseoir ! J’ai les pieds gelés. Je n’ose pas faire un mouvement par crainte de dégringoler.

Ce n’était pas assez pour apitoyer Maigret, qui avait été cent fois dans des situations pareilles.

— Je vais t’apporter à manger et à boire.

Son couvert était mis à l’Hôtel de l’Univers. Il se contenta de dévorer, debout, un morceau de pâté et du pain. Il prépara un sandwich pour son collègue, emporta le reste de la bouteille de bordeaux.

— Moi qui vous avais fait une bouillabaisse comme vous n’en trouveriez pas à Marseille ! se lamenta le patron.

Mais rien n’avait de prise sur le commissaire, qui regagna le mur, posa pour la dixième fois la même question :

— Qu’est-ce qu’ils font ?

— La servante a débarrassé la table. L’armateur, dans son fauteuil, fume cigarette sur cigarette. Je crois bien que Louis est en train de s’endormir. Il a toujours son cigare aux dents, mais je n’aperçois pas la moindre fumée.

— On lui a encore donné à boire ?

— Un plein verre de la bouteille qui était sur la cheminée.

— De l’armagnac, grogna Maigret.

— Tenez ! Voilà une lumière au second étage. Ce doit être la bonne qui va se coucher. Le maire se lève. Il…

Des éclats de voix, là-bas, du côté de la buvette. Un moteur d’auto. Des mots à peine distincts :

— À cent mètres ? Dans la maison ?…

— Non… en face.

Maigret marcha à la rencontre de la voiture qui se remettait en route. Il l’arrêta assez loin de la villa du maire pour que celui-ci ne fût pas alerté, reconnut des uniformes.

— Des nouvelles ?

— Évreux annonce que l’homme à la voiture jaune est arrêté.

— Qui est-ce ?

— Attendez ! Il proteste ! Il menace d’en appeler à son ambassadeur.

— Il est étranger ?

— Norvégien ! Évreux nous a dit son nom au téléphone, mais il a été impossible de comprendre. Martineau… Ou Motineau… Il paraît que ses papiers sont en règle… La gendarmerie demande ce qu’elle doit en faire…

— Qu’on l’amène ici, avec la voiture jaune… Il y a bien un gendarme qui sait conduire. Filez à Caen… Essayez de savoir où descend Mme Grandmaison quand elle séjourne à Paris…

— On nous l’a déjà dit tout à l’heure. Hôtel de Lutèce, boulevard Raspail…

— Téléphonez de Caen pour savoir si elle est arrivée et ce qu’elle fait. Attendez ! Si elle est là-bas, demandez de ma part à la Police judiciaire d’envoyer un inspecteur avec mission de la suivre discrètement…

L’auto dut faire trois manœuvres pour tourner sur la route étroite. Maigret s’avança à nouveau vers le mur de Lucas, mais celui-ci était en train d’en descendre.

— Qu’est-ce que tu fais ?

— Il n’y a plus rien à voir.

— Ils sont partis ?

— Non ! Mais le maire s’est approché du rideau et l’a fermé hermétiquement…

À cent mètres, on voyait le bateau de Glasgow entrer doucement dans l’écluse et on entendait des ordres donnés en anglais. Un coup de vent emporta de ce côté le chapeau du commissaire.

La fenêtre du deuxième étage sombrait soudain dans l’obscurité, si bien que la façade de la villa était toute noire.


VIII



Simenon читать все книги автора по порядку

Simenon - все книги автора в одном месте читать по порядку полные версии на сайте онлайн библиотеки mybooks.club.


Le port des brumes отзывы

Отзывы читателей о книге Le port des brumes, автор: Simenon. Читайте комментарии и мнения людей о произведении.

Прокомментировать
Подтвердите что вы не робот:*
Подтвердите что вы не робот:*
Все материалы на сайте размещаются его пользователями.
Администратор сайта не несёт ответственности за действия пользователей сайта..
Вы можете направить вашу жалобу на почту librarybook.ru@gmail.com или заполнить форму обратной связи.