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Simenon, Georges - Le port des brumes

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Название:
Le port des brumes
Автор
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неизвестно
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неизвестен
Дата добавления:
16 октябрь 2019
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Simenon, Georges - Le port des brumes

Simenon, Georges - Le port des brumes краткое содержание

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Quand on avait quitté Paris, vers trois heures, la foule s’agitait encore dans un frileux soleil d’arrière-saison. Puis, vers Mantes, les lampes du compartiment s’étaient allumées. Dès Evreux, tout était noir dehors. Et maintenant, à travers les vitres où ruisselaient des gouttes de buée, on voyait un épais brouillard qui feutrait d’un halo les lumières de la voie. Bien calé dans son coin, la nuque sur le rebord de la banquette, Maigret, les yeux mi-clos, observait toujours, machinalement, les deux personnages, si différents l’un de l’autre, qu’il avait devant lui. Le capitaine Joris dormait, la perruque de travers sur son fameux crâne, le complet fripé. Et Julie, les deux mains sur son sac en imitation de crocodile, fixait un point quelconque de l’espace, en essayant de garder, malgré sa fatigue, une attitude réfléchie. Joris ! Julie !


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Le port des brumes читать онлайн бесплатно

Le port des brumes - читать книгу онлайн бесплатно, автор Simenon

La domestique voulut parler. Il n’écouta pas, pénétra dans le corridor, et il avait un air si buté qu’elle en fut impressionnée et se contenta de courir vers la porte du bureau.

— C’est le commissaire !… cria-t-elle.

Maigret pénétra dans la pièce qu’il commençait à connaître, jeta son chapeau sur une chaise, adressa un signe de tête à l’homme étendu dans son fauteuil.

Les meurtrissures de la veille étaient beaucoup plus visibles, parce qu’elle n’étaient plus rouges, mais bleuâtres. On avait allumé dans la cheminée un énorme feu de boulets.

Sur le visage de M. Grandmaison, on sentait la volonté de ne rien dire, et même d’ignorer le visiteur.

Maigret en fit autant de son côté. Il retira son pardessus, alla se camper le dos au feu, en homme qui ne pense qu’à se chauffer. Les flammes lui brûlaient les mollets. Il fumait sa pipe à petites bouffées précipitées.

— Avant ce soir, toute cette affaire sera terminée ! articula-t-il enfin comme pour lui-même.

L’autre s’efforça de ne pas tressaillir. Il prit même un journal qui traînait à portée de sa main et feignit de le lire.

— Peut-être, par exemple, serons-nous forcés d’aller à Caen tous ensemble…

— À Caen ?

M. Grandmaison avait levé la tête. Il fronçait les sourcils.

— À Caen, oui ! J’aurais dû vous le dire plus tôt, ce qui aurait évité à Mme Grandmaison la peine de venir ici inutilement.

— Je ne vois pas ce que ma femme…

— … a à faire dans cette galère ! acheva Maigret. Moi non plus !

Et il alla prendre des allumettes sur le bureau, pour rallumer sa pipe éteinte.

— Peu importe, d’ailleurs, reprit-il d’un ton plus léger, puisque tout à l’heure tout s’expliquera… À propos… Savez-vous qui est le propriétaire actuel du Saint-Michel, qu’on va essayer de renflouer ?… Grand-Louis !… Ou plutôt il m’a tout l’air d’un homme de paille, qui agit pour le compte d’un certain Martineau…

Le maire essayait manifestement de suivre la pensée secrète du policier. Mais il évitait de parler, et surtout de poser des questions.

— Vous allez voir l’enchaînement. Grand-Louis achète le Saint-Michel pour le compte de ce Martineau cinq jours avant la disparition du capitaine Joris… C’est le seul bateau qui ait quitté le port de Ouistreham aussitôt après cette disparition, et il touche en Angleterre et en Hollande avant de rentrer en France… de Hollande, il doit y avoir des caboteurs du même genre qui font généralement la route de Norvège… Or, Martineau est Norvégien. Et, avant de gagner Paris, le crâne fendu et réparé, le capitaine Joris est allé en Norvège.

Le maire écoutait avec attention.

— Ce n’est pas tout. Martineau revient à Fécamp rejoindre le Saint-Michel. Grand-Louis, qui est son homme à tout faire, est ici quelques heures avant la mort de Joris. LeSaint-Michel arrive un peu plus tard, avec Martineau. Et, cette nuit, il essaie de disparaître en emmenant la plupart de ceux que j’ai priés de se tenir à la disposition de la justice… Sauf vous !

Maigret marqua un temps, soupira :

— Reste à expliquer pourquoi Martineau est revenu et a essayé de se rendre à Paris, et pourquoi vous avez téléphoné à votre femme de revenir précipitamment.

— J’espère que vous ne voulez pas insinuer…

— Moi ? Rien du tout. Tenez ! On entend un moteur. Je parie que c’est Mme Grandmaison qui arrive de Caen. Voulez-vous me faire le plaisir de ne rien lui dire ?

Coup de sonnette. Les pas de la servante dans le corridor. Les échos d’une conversation à mi-voix, puis le visage de la domestique dans l’entrebâillement de la porte. Mais pourquoi ne disait-elle rien ? Pourquoi ces regards anxieux à son maître ?

— Eh bien ! s’impatienta celui-ci.

— C’est que…

Maigret la bouscula, arriva dans le corridor où il ne vit qu’un chauffeur en uniforme.

— Vous avez perdu Mme Grandmaison en route ? lui dit-il à brûle-pourpoint.

— C’est-à-dire que… qu’elle…

— Où vous a-t-elle quitté ?

— À l’embranchement des routes de Caen et de Deauville. Elle se sentait souffrante.

Dans le bureau, le maire était debout, les traits durs, la respiration forte.

— Attendez-moi ! lança-t-il au chauffeur.

Et, devant Maigret qui lui barrait la route de son épaisse silhouette, il hésita.

— Je suppose que vous admettrez…

— Tout. Vous avez raison.Nous devons y aller.


XII



La lettre inachevée

La voiture s’arrêta à un carrefour sans maison, et le chauffeur se tourna vers l’intérieur pour demander des ordres. Depuis qu’on avait quitté Ouistreham, M. Grandmaison n’était plus le même homme.

Là-bas, il était toujours resté maître de ses nerfs, soucieux de sa dignité, même dans les situations les plus piteuses.

C’était fini ! Quelque chose s’était déclenché en lui qui ressemblait à de la panique. Et c’était d’autant plus sensible, d’autant plus souligné que son visage était tout meurtri par les coups. Son regard inquiet allait sans cesse d’un point du paysage à un autre.

L’auto arrêtée, il interrogea Maigret des yeux, mais le commissaire se donna le malin plaisir de murmurer :

— Que faisons-nous ?

Pas une âme sur la route, ni dans les vergers d’alentour. Bien entendu, Mme Grandmaison n’avait pas abandonné sa voiture pour s’asseoir au bord du chemin. Si elle avait renvoyé le chauffeur, une fois à cet endroit, c’est qu’elle avait un rendez-vous ou qu’elle avait soudain aperçu quelqu’un à qui elle voulait parler sans témoin.

Le feuillage des arbres était mouillé. Une forte odeur d’humus se dégageait de la terre. Des vaches regardaient l’auto sans cesser de mâcher.

Et le maire cherchait, fouillait le paysage, s’attendant peut-être à apercevoir sa femme derrière une haie ou derrière le tronc d’un arbre.

— Regardez ! dit Maigret, comme on aide un novice.

Il y avait des traces caractéristiques sur la route de Dives. Une auto s’y était arrêtée, avait tourné assez difficilement à cause de l’étroitesse du chemin et était repartie.

— Une vieille camionnette… Allez-y, chauffeur !…

On n’alla pas loin. Bien avant Dives, les traces se perdaient près d’un chemin caillouteux. M. Grandmaison était toujours à l’affût, le regard à la fois anxieux et lourd de haine.

— Que vous semble-t-il ?

— Il y a un hameau, là-bas, à cinq cents mètres…

— Dans ce cas, il vaut mieux que nous laissions l’auto ici.

La fatigue donnait à Maigret un air d’inhumaine indifférence. Il dormait debout, littéralement. Il semblait n’avancer que grâce à la force acquise. Et, à les voir marcher le long du chemin, chacun aurait été persuadé que c’était le maire qui commandait, le commissaire qui suivait avec la placidité d’un sous-ordre.

On passa devant une petite maison entourée de poules, et une femme regarda les deux hommes avec étonnement. Puis ce fut, devant eux, le derrière d’une église guère plus grande qu’une chaumière et, à gauche, un bureau de tabac.

— Vous permettez ? dit Maigret en montrant sa blague vide.

Il entra tout seul dans le débit où on vendait de l’épicerie et toutes sortes d’ustensiles. Un vieux sortit d’une chambre voûtée, appela sa fille pour donner le tabac. Pendant qu’une porte restait ouverte, le commissaire eut le temps d’entrevoir un téléphone mural.

— À quelle heure mon ami est-il venu téléphoner ce matin ?

La fille n’hésita pas une seconde.

— Il y a une bonne heure.

— Dans ce cas, la dame est arrivée ?

— Oui ! même qu’elle s’est arrêtée ici pour demander le chemin… Ce n’est pas difficile… La dernière maison de la ruelle à droite…

Il sortit, toujours placide. Il retrouva M. Grandmaison qui, debout devant l’église, regardait autour de lui de telle manière qu’il devait fatalement éveiller la méfiance des habitants.

— Il me vient une idée, murmura Maigret. Nous allons partager la besogne… Vous chercherez à gauche, du côté des champs… Pendant ce temps, je chercherai à droite.

Il surprit une étincelle dans les yeux de son compagnon. Le maire était ravi, essayait de ne pas le laisser voir. Il espérait bien trouver sa femme, qu’il verrait ainsi en dehors de la présence du commissaire.

— C’est cela, répondit-il avec une fausse indifférence.

Le hameau ne groupait pas plus de vingt bicoques qui, à certain endroit, serrées les unes contre les autres, constituaient un semblant de rue, ce qui n’empêchait pas le fumier de s’y entasser. Il pleuvait toujours, une pluie fine, comme pulvérisée, et on ne voyait personne dehors. Mais des rideaux frémissaient. Derrière, on devinait surtout des visages ratatinés de vieilles dans l’ombre des maisons.

Tout au bout du hameau, juste avant la barrière d’un pré où galopaient deux chevaux, un seuil de deux marches, une construction sans étage coiffée d’un toit de travers. Maigret se retourna, entendit les pas du maire à l’autre bout du village, évita de frapper à la porte et entra.

Tout de suite, quelque chose bougea dans le clair-obscur que combattait la lueur de l’âtre. Une silhouette noire, la tache blanche d’un bonnet de vieille.

— Qu’est-ce que c’est ? questionna-t-elle en trottinant, courbée en deux.

Il faisait chaud. Cela sentait la paille, le chou et le poulailler tout ensemble. Des poussins, d’ailleurs, picoraient autour des bûches.

Maigret, qui touchait presque le plafond de la tête, vit une porte, dans le fond de la pièce, comprit qu’il fallait faire vite. Et, sans rien dire, il marcha vers cette porte qu’il ouvrit. Mme Grandmaison était là, en train d’écrire. Jean Martineau se tenait debout près d’elle.

Ce fut un moment de désarroi. La femme se levait de sa chaise à fond de paille. Martineau, avant tout, tendait la main vers le papier qu’il froissait. Tous deux, instinctivement, se rapprochaient l’un de l’autre.

La bicoque n’avait que deux pièces. Celle-ci était la chambre à coucher de la vieille. Sur les murs blanchis à la chaux, deux portraits et des chromos encadrés de noir et or. Un lit très haut. La table sur laquelle Mme Grandmaison écrivait servait généralement de toilette, mais on venait d’en retirer la cuvette.

— Votre mari sera ici dans quelques minutes ! dit Maigret en guise d’entrée en matière.

Et Martineau, furieux, de gronder :

— Vous avez fait ça ?

— Tais-toi, Raymond.

C’était elle qui parlait. Elle le tutoyait. Et elle ne l’appelait pas Jean mais Raymond. Maigret nota ces détails, alla écouter à la porte, revint vers le couple.

— Voulez-vous me remettre ce début de lettre ?

Ils se regardèrent. Mme Grandmaison était pâle. Elle avait les traits tirés. Maigret l’avait déjà vue une fois, mais dans l’exercice de ses fonctions les plus sacrées de grande bourgeoise, c’est-à-dire recevoir du monde chez elle.

Il avait remarqué alors sa parfaite éducation et la banale bonne grâce avec laquelle elle savait tendre une tasse de thé ou répondre à un compliment.

Il avait imaginé son existence : les soucis de la maison de Caen, les visites, les enfants à élever. Deux ou trois mois de l’année dans les stations climatiques ou les villes d’eau. Une coquetterie moyenne. Le souci d’être digne plus encore que celui d’être jolie.

Sans doute, dans la femme qu’il avait maintenant devant lui, restait-il de tout cela. Mais il s’y mêlait autre chose. À vrai dire, elle montrait plus de sang-froid, plus de cran que son compagnon qui, lui, n’était pas loin de perdre contenance.

— Donne-lui le papier, dit-elle comme il se disposait à le déchirer.

Il n’y avait presque rien dessus :

Monsieur le proviseur,

J’ai l’honneur de vous prier de…

La grande écriture renversée de toutes les jeunes filles élevées en pension au début du siècle.

— Vous avez reçu ce matin deux coups de téléphone, n’est-ce pas ? Un de votre mari… Ou, plutôt, c’est vous qui lui avez téléphoné pour lui dire que vous arriviez à Ouistreham. Puis un coup de téléphone de M. Martineau, vous demandant de venir ici. Il vous a fait chercher au carrefour par une camionnette.

Sur la table, derrière l’encrier, quelque chose que Maigret n’avait pas vu dès l’abord : une liasse de billets de mille francs.

Martineau suivi son regard. Trop tard pour intervenir ! Alors, en proie à une lassitude inattendue, il se laissa tomber sur le bord du lit de la vieille et regarda le sol avec accablement.

— C’est vous qui lui avez apporté cet argent ?

Et c’était, une fois de plus, l’atmosphère caractéristique de cette affaire ? La même chose que dans la villa de Ouistreham, quand Maigret surprenait Grand-Louis en train de rosser le maire et que tous les deux se taisaient ! La même chose que la nuit précédente, à bord du Saint-Michel, quand les trois hommes évitaient de lui répondre !

Une inertie farouche ! La volonté bien arrêtée de ne pas prononcer la moindre parole d’explication.

— Je suppose que cette lettre est adressée à un proviseur de collège. Comme votre fils est à Stanislas, il est probable que la lettre le concerne… Quant à l’argent… Mais oui ! Martineau a dû quitter précipitamment la goélette échouée, gagner la terre à la nage… Sans doute y a-t-il laissé son portefeuille… Vous lui avez apporté de l’argent, afin…

Changeant brusquement de sujet et de ton :

— Et les autres, Martineau ? Tous sains et saufs ?

L’homme hésita, mais ne put s’empêcher en fin de compte, de battre affirmativement des paupières.

— Je ne vous demande pas où ils se cachent. Je sais que vous ne le direz pas…

— C’est vrai !

— Qu’est-ce qui est vrai ?…

La porte venait de s’ouvrir d’une poussée, et c’était la voix rageuse du maire qui avait lancé cette apostrophe. Il était méconnaissable. La colère le faisait panteler. Il serrait les poings, prêt à bondir sur un ennemi. Et son regard allait de sa femme à Martineau, de Martineau à la liasse de billets qui était toujours sur la table.

Un regard qui menaçait, mais qui, en même temps, trahissait la peur ou la débâcle.

— Qu’est-ce qui est vrai ?… Qu’est-ce qu’il a dit ?… Quel nouveau mensonge a-t-il fait ? Et elle ?… Elle qui… qui…

Il ne pouvait plus parler. Il étouffait. Maigret se tenait prêt à intervenir.

— Qu’est-ce qui est vrai ?… Que se passe-t-il ?… Et quel complot se trame ici ?… À qui est cet argent ?…

On entendit la vieille trottiner dans la pièce voisine, appeler ses poulets sur le seuil en criant :

— Petits ! petits ! petits ! petits !…

Et les grains de maïs qui tombaient en pluie sur les marches de pierre bleue. Et une poule d’une voisine qu’elle repoussait du pied…


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