Вашего высокородия! Милостивейшего государя моего, с отличьным высокопочитанием и всею преданностию, наипокорнейшим слугою Андрей Кнерцер.
Генваря 26 дня 1834 года Туфелево.
875. В. А. Жуковский — Пушкину. 29 января 1834 г. Петербург.
Посылаю тебе, почтеннейший друг Александр Сергеевич, Историю господина Пугачева, тобою написанную с особенным искусством; очень сожалительно для меня, что не успел я прочитать сего бытописательного отрывка, делающего честь твоему таланту. Продолжай, достойный русский писатель, работать умом и пером ко чести России и ко полноте твоего кармана. А завтра я именинник, и будет у меня в вечеру семейство Карамзиных, Мещерских и Вяземских; и будут у меня два изрядных человека графы Вьельгорские, и попрошу Смирнову с собственным ее мужем; да может быть привлеку и привлекательную Дубенскую; в следствие сего прошу и тебя с твоею грациозною, стройносозданною, богинеобразною мадонистою супругою пожаловать ко мне завтра (во вторник) в 8-мь часов откушать чаю с бриошами и прочими вкусными причудами; да скажи об этом и домашнему твоему Льву. Уведомь, будешь ли, а я твой
богомолец Василий.
Адрес: Александру Сергеевичу Пушкину.
876. Д. К. Нессельроде 30 января 1834 г. Петербург.
Voici Angèle, Monsieur le Comte. Ma femme l'avait prêtée à M-me Hitrof — je vous en demande pardon et vous remercie beaucoup.
Je vous salue de tout mon cœur.
A. Pouchkine. 30 janvier.
Адрес: Monsieur le Comte Dmitri Nesselrode.[948]
877. Н. М. Коншин — Пушкину. 7 февраля 1834 г. Царское Село.
Взглянув в переднюю, вы увидите [перед] [949] собой, любезнейший Александр Сергеевич, [алкого]лика-протодьякона. [950] Чорт, вместе с п[рото]попом [951], попутали его в грех, и зат[янули] [952] в петлю: — он исключен из придворн[ого] [953] ведомства в епархиальное; Синод же пр[и]совокупил [954] к тому, чтоб он был отправ[лен] [955] в Смоленск, т. е. в свою родную епархию, а он упрямый болван говорит: лучше в омут головой, нежели ехать туда.
Ради Вашего Царского Села, найдите, любзнейший Александр Сергеевич, доброго человека, который бы сказал за него два слова обер-прокурору Нечаеву — я знаю, что просить вас не чего: вы сделаете, если можете. — Дело всё в том, чтоб ему позволили подать в Синод просьбу об оставлении в здешней епархии: смысл высочайшего повеления будет исполнен равно, ибо это тоже епар.[хиальное] ведомство. А оное выс.[очайшее] повеление я знаю: оно было объявлено нам, и там ни слова не было сказано о том, чтоб на свою епархию его отправить.
Я просил одну молодую женщину, имеющую вес, похлопотать по этому делу; но она отыгралась — у нее есть дескать просьба по-серьёзнее: хочет[ся ей] [956] разыграть развод с мужем. Ес[ли] [957] Вы слышите петербургские сплетн[и], [958] то и об этой чете может быт[ь] [959] знаете.
Христа ради осчастливьте Царск[о]сельского [960] моего протодьякона и примите уверение в моей искренней к Вам преданности.
К[оншин] [961]
7 февраля 1834. Царское Село.
NB Ей богу [962] […]
и добрый че[ловек [963]…]
раза два случ[айно [964]…]
я видел у вас [965] […]
878. А. X. Бенкендорфу. 7-10 февраля 1834 г. Петербург. (Вторая черновая редакция)
En soumettant à Sa Majesté le [tome] II de Pouagatchef, je prends la liberté d'entretenir Votre excellence de circonstances qui me regardent et de recourir à V.[otre] bienveillance accoutumée.
En permettant l'impression de cet ouvrage, S.[a] M.[ajesté] a assuré ma fortune. La somme que je pourrai en retirer me met à même d'accepter une succession à laquelle j'avais été forcé de renoncer faute d'une [quarantaine] de mille roubles qui me manquaient. Cet ouvrage me les procurera — si je puis moi-même en être l'éditeur — sans avoir recours au libraire — 15,000 me suffiraient.
Je demande deux choses, l'une qu'on me permette d'imprimer mon ouvrage à mes frais dans une imprimerie particulière qui dépendrait de Mr S.[péransky] — la seule où je suis sûr de n'être pas friponné — l'autre, de recevoir en emprunt pour deux ans 15,000, somme qui me permettra de mettre à l'édition tout le temps et le soin que je devrais.
Je n'ai d'autre droit à la grâce que je sollicite, que les bontés que j'ai déjà reçues — et qui me donnent le courage et la confiance d'y recourir encore. — C'est à la protection de V[otre] Ex[cellence] que je confie ma très humble requête.
Je suis Mr le Comte de Vot[re] Exc[ellence] le très [humble] [966]
879. А. X. Бенкендорф — Пушкину. 10 февраля 1834 г. Петербург.
Граф Бенкендорф, свидетельствуя свое почтение Александру Сергеевичу, покорнейше просит его пожаловать к нему завтра, в воскресенье, в 11-ть часов утра.
Суббота. 10 февраля 1834. А. С. Пушкину.
880. С. Д. Нечаеву. 12 февраля 1834 г. Петербург.
Милостивый государь, Степан Дмитриевич,
Осмеливаюсь прибегнуть к Вашему высокопревосходительству со всепокорнейшею просьбою.
По воле государя императора протодиакон Царско-сельской придворной церкви за нетрезвость исключен из придворного ведомства и переведен в епархиальное. По предписанию же Синода, он должен быть отправлен в свою родную епархию. Протодиакон, человек уже не молодой и семейный, просит, как милости, быть оставлену в епархии здешней. Смысл высочайшего повеления будет исполнен равно, ибо в нем ни слова не было сказано о том, чтоб на свою епархию отправить его.
Протодиакон, не знаю почему, отнесся ко мне, полагая, что слабый мой голос удостоится Вашего внимания. Во всяком случае, я не мог отказаться от ходатайства и препоручаю моего клиента Вашему великодушному покровительству.
С глубочайшим почтением честь имею быть,
милостивый государь, Вашего превосходительства покорнейший слуга Александр Пушкин.
12 февраля 1834.
881. О. И. Сенковский — Пушкину. Январь — первая половина февраля 1834 г. Петербург.
Je dois à l'obligeance de Smirdine, Monsieur, un plaisir extrême que je viens d'éprouver, et un plaisir si vif que je [ne] peux m'empêcher de saisir la plume et de l'exprimer tout chaud. Smirdine, se rendant à ma prière, m'a communiqué les deux chapitres premiers de Votre conte: je les ai relus trois fois, tant j'y ai trouvé de charme. Je ne connais point la suite de la pièce, mais ces deux chapitres sont un chef-d'œuvre de style et de bon goût, sans parler d'une foule d'observations fines et vraies comme la vérité. Voilà, comment [967] il faut écrire des contes en russe! Voilà au moins un langage civilisé, une langue qu'on parle et qu'on peut parler entre des gens comme il faut. Personne ne sent mieux que moi les éléments qui manquent chez nous pour créer la bonne littérature, et l'élément essentiel vital, sans lequel il n'y a point de vraie littérature nationale, l'élément qui manque totalement à notre prose, c'est le langage de la bonne société. Jusqu'à présent je n'ai vu dans notre prose qu'un langage de femmes de chambre et celui de suppôts de justice. Zagoskine, auteur que j'aime de préférence, non pas pour son style, car il n'en a pas, mais pour son langage et pour son talent de conception, Zagoskine lui-même toutes les fois qu'il introduit des personnes d'une classe supérieure et surtout des femmes, il leur [968] fait parler [la] une langue dont on ne [se] sert que dans les rapports entre maîtresse et femme de chambre. Si vous voulez, il n'existe pas encore de véritable langue russe de bonne société, car nos dames ne parlent russe qu'avec leurs femmes de chambre, mais il faut deviner cette langue, il faut la créer et la faire adopter par ces mêmes dames, et cette gloire, je le vois clairement, Vous est réservée, à Vous seul, à votre goût et votre admirable talent. Je ne reviens pas de ces deux chapitres: s'est charmant, charmant, charmant! Au nom de ces deux chapitres, continuez! Vous créez une chose nouvelle, vous commencez une nouvelle époque pour la littérature, que vous avez déjà illustrée dans une autre partie. C'est un [féno[mène]] météore tout nouveau que j'aperçois. Quelques feuilles de la Монастырка m'avaient deja fait entrevoir ce langage que je cherche partout sans le rencontrer dans nos livres, mais l'auteur n'avait pas su se soutenir, et il est retombe dans le vulgaire. Au reste il n'est pas un génie, et un homme sans génie n'est pas fait pour montrer un chemin dans la littérature. A vous, à vous tout est possible, tout vous est dévolu. Je vous le répète, et sans flatterie, — car, Dieu merci, nos rapports ne sont pas tels pour me réduire à la bassesse d'une flatterie, qui n'aurait même pas de but comme elle n'a jamais d'excuse auprès d'honnêtes gens, — je vous le répète, [que] Vous commencez une nouvelle prose, et tenez cela pour dit. C'est avec l'enthousiasme de l'amour de l'art que je le dis, et cet enthousiasme ne peut être que sincère et ne doit même pas blesser votre modestie. Bestoujeff a, sans contredit, beaucoup, beaucoup de mérite; sa pensée est belle, mais son expression est toujours fausse: ce n'est pas lui qui fera la prose que tout le monde [p[uisse]], depuis [une] la comtesse jusqu'au marchand de la 2-meguilde, puisse lire avec un égal plaisir. C'est le langage russe universel [qui] manquait à notre prose, et je l'ai trouvé dans votre conte. C'est le langage de vos poésies qui sont comprises et goûtées par toutes les classes également, que vous transportez dans votre prose de conteur; je reconnais ici la même langue et le même goût, le même charme. Ah, je ne saurais vous dire en quel état de joie m'a mis cette lecture, tout malade que je suis grâce aux tracasseries pue m'ont suscitées ceux qui se disent amis de la littérature, qui sans me connaîtr, sans avoir jamais eu à démêler [à vo] avec moi, ont voulu me poursuivre comme celui qui avait [969] fait tomber à plat toute littérature et ne cessent jusqu'à présent de rôder autour de ma propriété civile, pour prouver sans doute leur amour des lettres. Mais ce sont des choses qui ne vous intéressent pas: le fait est que c'est à Vous que je dois un moment de véritable plaisir dans mon état de souffrances nerveuses, et permettez-moi de vous en remercier [ave[c]] de but en blanc, avec toute l'inconséquence de la démarche qu'aucune circonstance extérieure ne motive point. C'est, voyez-vous, un sentiment de cabinet: c'est ce sentiment imprévu, sans intention et sans suite, tout particulier à moi, tout domestique, un véritable home-feeling que je Vous exprime, sans savoir trop pourquoi je le fais. Excusez le griff[onnage] [970] que je brace, en tenant à tour de rôle mes mains sur une cruche d'eau chaude et appuyé de mes deux pieds sur une autre cruche semblable. Si cette lettre vous déplait ou si elle vous paraît étrange, dites que s'est une cruche qui Vous l'a écrite. Adieu.