Et alors pour mont[r]er l'emploi qu'on doit faire des richesses de ce monde, Jésus dit à ses disciples: Si l'intendant d'un riche seigneur s'attendant à être privé de son emploi, donnait aux autres ce qui ne lui appartient pas pour s'en faire des amis et trouver du secours parmi eux, aprés être destitué par son maоtre, n'agirait — il pas sagement d'aprés les lois du monde? Si les hommes de ce monde savent agir prudem[m]ent, pourquoi est ce que les hommes n'agiraient pas de même pour les biens de la vie véritable. La richesse est toujours injuste. Le seul emploi que nous puissions en faire c'est de le donner en échange du bien véritable. Luc. XVI, 1—10.
Si nous tenons au bien mensonger nous ne pouvons pas acquérir le bien véritable. Comme il est impossible de servir deux maоtres à la fois, il est impossible de posséder en même tem[p]s le bien mensonger — la richesse et le bien véritable — la conscience d'avoir rempli la volonté du Pére. Luc. XVI, 11–13.
Et les juifs orthodoxes, qui étaient riches et aimaient la richesse, entendirent cela et ils en furent outrés et se moquaient de J[ésus]. Alors il leur dit: Vous croyez peut—être que parce qu[e] les hommes vous estiment pour votre richesse, que v[ou]s [êtes] estimables en v[ou]s même[s]? Ne le croyez pas. Dieu connaоt le coeur des hommes. Et la richesse qui est estimable aux yeux des hommes est une horreur devant Dieu. Luc. XVI, [14,] 15.
Et pour leur montrer que d'aprés leur loi la richesse est proscrite et la pauvreté ordonnée, il leur dit une parabole: Il y avait un riche comme v[ou]s qui se parait, menait joyeuse vie tous les jours du matin au soir. Et à sa porte gisait un gueux couver[t] d'ulcéres qui se nommait Lazare et qui désirait se rassasier de ce que tombait de la table du riche; mais au lieu de cela les chiens du riche léchaient les plaies du pauvre. Aprés la mort de[s] deux le pauvre mourut il fut porté dans le sein d'Abraham, le riche dans l'enfer. Et voilа que le riche de l'enfer au milieu des tourments aperçut Abraham et Lazare dans son sein. «Pére Abraham, dit le riche, habitué à ordonner au pauvre, aie pitié de moi et envoie moi Lazare pour qu'il trempe le bout de son doigt dans l'eau et me rafraоchisse la langue car je brûle». Mais Abraham répondit: «mon fils tuas joui de la vie tandis que Lazare y a souffert, maintenant c'est ton tour. — Et puis Lazare ne peut pas communiquer avec toi. Il y a un abоme infranchissable entre toi et nous». Alors le riche, toujours habitué à ordonner au pauvre, dit: envoie — le au moins vers mes fréres qui vivent encore, pour qu'il les avertisse de ce que les attend s'il[s] continuent à être riches». Mais Abraham dit: «ils le savent sans cela, ils ont Moïse et les prophétes qui ne disent que cela». — «Ils n'y croient pas, dit le riche. Ils y croira[i]ent si quelqu'un de chez les morts venait le leur dire». Mais Abr[aham] dit: «s'ils ne croient pas Moïse et les prophétes ils ne croiraient non plus à un revenant». Luc. XVI, 19–31.
Et partout où il allait Jfésus] disait à tous: «Quiconque veut posséder la vie véritable doit renoncer à sa vie person[n]elle et être prêt à toutes les privations et toutes les souffrances pour avoir la vie véritable».
Chapitre VI (SUR LA TERRE COMME AUX CIEUX)
Ce n'est que l'accomplissement de la volonté de Dieu qui donne la vie véritable.
Et les septante disciples qu'il avait envoyé pour prêcher le renoncement à soi me[me] revinrent prés de lui et dirent avec joie: «partout on nous écoute, on n[ou]s obéi[t] et ton enseignement fait disparaоtre le mal». Luc. X, 17.
Et J[ésus] leur dit: Je m'attends à ce que mon enseignement détruit le mal, mai[s] ne v[ou]s réjouissez pas de votre pouvoir sur le mal; réjouissez v[ou]s de ce que v[ou]s mêmes v[ou]s remplissez la volonté du Pére. Luc. X, 20.
Et Jésus tomba en extase et dit: Je te loue, oh Pére, seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as voulu que les choses se découvrent non seulement aux intelligents et aux savants mais qu' elles se révélent surtout aux simples. Je conçois que c'est ainsi que tu l'as voulu. Luc. X, 21.
Toutes choses ont été révélées à l'esprit de l'homme. Et ce n'est que l'esprit de l'homme qui conçoit l'infini et l'absolu. Et l'infini et l'absolu n'est que l'esprit de l'homme. Et, se tournant vers ses disciples, il leur dit: Vous êtes heureux de vivre dans notre tem[p]s et de concevoir la vrai[e] doctrine épurée de toute superstition. Plusieurs prophétes on voulu l'enseigner mais n'ont pu y parvenir. Luc. X, 21–24.
Et il dit: suivez ma loi v[ou]s tous qui vous donnez tant de mal et qui portez vos lourds fardeaux. Chargez — vous du fardeau de ma loi et vous saurez que je suis doux et bon de coeur et vous trouverez le bonheur de votre vie. Car le joug de ma loi est aisé et le fardeau léger. Matt. XI, 28–30.
(Et il entra dans une maison, et la foule l'y suivit au point qu'il ne pouvait prendre son repas). Alors ses proches apprenant tout ce qu'il disait vinrent pour le prendre et l'emmener car on disait qu'il était fou. Marc III, 21.
Mais J[ésus] ne se livra pas et alla ailleu[rs]. Et les Juifs poursuivaient J[ésus] et cherchaient à le faire mourir. J. V, 16.
Et les savants venus de Jérusalem disaient: «il prêche le mal. Puisque ce n'est que par le mal qu'il détruit le mal». — Alors J[ésus] leur dit: Si vous dites que c'est par le mal que je détruis le mal, vous dites un non — sens. L'ennemi ne peut pas détruire l'ennemi. Si quelqu'un détruit mon ennemi il n'est plus mon ennemi mais mon ami. Ou bien: Si l'ennemi détruit l'ennemi il se détruit lui — même. Et si vous détruisez votre ennemi vous ne pouvez dire que ce pouvoir soit un mal. Si donc je détruis le mal cela ne peut être que par le bien, l'esprit de Dieu. Et si je détruis le mal par l'Esprit de Dieu, l'esprit de Dieu s'est donc déjа manifesté à vous. — C'est pourquoi il est impossible d'être indifférent à mon enseignement, il faut être avec moi ou contre moi.
Il faut être conséquent et si vous dites que le fruit de l'arbre e[s]t mauvais, vous devrez dire que l'arbre l'est de même. Matt. XII, 33.
Celui qui veut donc dénigrer la source de mon enseignement doit dénigrer l'esprit de Dieu.
Et le blasphéme contre l'esprit de Dieu est la seule faute des hommes qui ne peut être pardonnée car c'est la révolte contre ce qu'il y a de plus saint, la volonté de Dieu.
Alors quelques uns des savant [s] pharisiens lui dirent: «Dans tous les cas nous voudrions des preuves de ce que tu dis». Matt. XII, 38.
Et J[ésus] leur répondit: — Les gens demandent une preuve. Les Ninéviens n'ont pas demandé de preuves à Jonas. Il[s] ont vu et entendu Jonas et se sont convertis. Et à présent quand c'est l'esprit de l'homme qui est plus convaincant que le sermon de Jonas qui le leur dit, ils demandent des preuves. Matt. XII. 38–40. Luc. XI, 29–32.
Et les juifs poursuivaient J[ésus] et cherchaient à le faire mourir. J. V, 16.
Et J[ésus] dit: (Ma doctrine n'est pas de moi mais de celui qui m'a donné la vie. J. VII, 16).
(Si quelqu'un veut faire la volonté de Dieu, il reconnaоtra si ma doctrine e[s]t de Dieu ou si je parle de mon chef. — [J. VII,] 17.
Celui qui parle de son chef dit ce que lui paraоt juste, à lui seul; mais celui qui dit ce qui est la volonté du Pére de tous les hommes parle de ce que connaissent tous les hommes. J. [VII,] 18.
Moïse v[ou]s a donné une loi qu'il est impossible de suivre et v[ou]s ne [le] suivez pas et moi je v[ou]s donne une loi qui est écrite dans vos consciences et v[ou]s voulez me faire mourir. J. VII, 19.)
Le peuple lui dit: alors tu es possédé du démon. J. VII, 20.
(Et les orthodoxes lui dirent: «Tu rends témoignage de toi même, ton témoignage n'est pas véritable». [J.] VIII, 13.
Et Jésus dit: Il est écrit dans votre loi que le témoignage de deux hommes est digne de foi. Eh bien, c'est moi qui rend témoignage de moi et le Pére qui a donné la vie à tous les hommes me rend témoignage dans la conscience de tous les hommes. J. VIII, 17, 18.
Alors ils lui dirent: «Toi, qui es — tu?» Et J[ésus] dit: je suis ce que je vous dis, ce que je v[ou]s enseigne. — [J. VIII, 25,] 26.
Lorsque v[ou]s aurez élevé la conscience de l'homme vous connaоtrez ce que je suis vous saurez que je ne fais et ne dis que ce qui est la volonté du Pére. [J. VIII,] 28.
Je ne suis pas seul puisque je fais la volonté du Pére de tous. 29.
Si vous accomplissez ma doctrine, vous serez avec moi f J. VIII,} 31) et v[ou]s connaоtrez la vérité. Et la vérité v[ou]s rendra libres. Vous ne l'êtes pas, car v[ou]s êtes esclaves du mensonge, ce n'est que la conscience de sa dépendance du Pére qui peut vous affranchir. [J. VIII, 32–34.]
Et les juifs dirent: «N'avons nous pas raison de dire que c'est un Samaritain et qu'il est possédé du démon?» J. VIII, 48.
Et J[ésus] dit: Je ne suis pas possédé du démon et je ne veux faire de mal et tuer personne, mai[s] vous vous appelez enfants d'Abraham et (cependant v[ou]s) êtes (esclaves du mensonge). Vous voulez me faire mourir, moi qui ne v[ou]s ai dit que la vérité. J. VIII, 39, 40, 49.
Vous le faites parce que v[ou]s ne connaissez [pas] le Pére véritable de tous les homme[s], vous servez votre pére à vous, qui est le mensonge — le démon. [J. VIII, 44.]
Alors J[ésus] dit: Le mensonge ne donne pas la vie, il n'est que la vérité qui la donne. Je v[ou]s le dis: celui qui croit à ma doctrine, à l'esprit du Pére qu'il posséde en lui, aura la vie véritable. J. V, 24.
Et le tem[p]s est venu pour ceux qui ne connaissai[en]t pas le vrai et étaient comme des morts; [ils] entendront la voix du fils de Dieu qui est l'esprit de Dieu et que, l'ayant entendue, ils vivront de la vie véritable. [J. V,] 25.
Sondez les écritures, qui v[ou]s parle[nt] de la vie, elles ne disent que cela. [J. V,] 39. Vous ne me croyez pas parce que vous croyez à la tradition, à ce que vous vous dites entre vous et vous ne cherchez pas à entendre ce que v[ou]s dit à tous votre Pére — l'Esprit [J. V,] 44. Mais le Pére ne cesse jamais de parler à vos consciences. [J.] V, 17. En vérité je v[ou]s dis que le fils — l'esprit de Dieu dans l'homme — ne peut rien faire de lui — même et peut tout lorsqu'il fait ce que veut son Pére. [J. V,] 19, 20.
Le Pére ne condamne pas les hommes à la mort mais il leur donne la possibilité d'éviter la mort et d'avoir la vie [J.V, 21,] 22.
Car comme le Pére a la vie en lui — même, il a donné aussi au fils, à l'esprit de l'homme, la vie en lui — même. [J. V,] 26.
Et il lui a donné la faculté de choisir entre la vie et la mort et de ressu[s]citer des morts. [J. V,] 27, 28.
(Dans cette vie un homme peut être mort et revenir à la vie rien qu'en cessant de croire au[x] choses du dehors pour conserver sa vie et en suivant la volonté du Pére.)
L'homme qui cherche sa vie dans les choses du dehors et matérielles est un homme qui n'a pas la vie. Le même homme, dés qu'il connaоt la source de la vie qui est l'esprit de son Pére qu'il a en lui, revient à la vie et ressu[s]cite des morts. Celui qui veut conserver sa vie la perd. Matt. XVI, 25.
Et en parlant ainsi [2 нераçобр.] J[ésus] s'approcha de la porte des brébis où il y avait un réservoir d'eau miraculeuse. Les gens s'imaginaient que lorsque l'eau se mettait en mouvement c'était un ange qui descendait du ciel et que celui qui se baignerait le premier aprés le mouvement de l'eau serait guéri de tous ses maux. Et J[ésus] aperçut un homme qui était couché prés du réservoir et qui y venait depuis 38 ans et ne pouvait attraper le moment propice pour descendre dans le réservoir. Alors J[ésus] le montra aux Juifs et leur dit: Voilа l'exemple d'un mort qui est dans la vie et qui peut ressu[s]citer par l'esprit. Voyez, cet homme a la force de venir ici depuis 38 ans, il a la force de descendre vers le réservoir, mais il est comme un mort: il n' a pas la vie même dans le sens ordinaire. Il perd sa vie parce qu'il est dans le mensonge et attend son salut du dehors et ne connaоt pas la vérité de la force de l'esprit qui est en lui. S'il en a conscience il sera ressu[s]cité et il vivra. Et alors J[ésus] dit au malade: Ne crois pas au[x] miracles de la guérison qui te viendra du dehors. Ne te tromp[e] plus, léve — toi et emploie les forces que tu as à vivre mais pas à conserver ta vie. Et le malade crut à J[ésus], se leva et se sentit revivre. C'est ainsi que doivent ressusciter tous ceux qui croient que la vie dépend des choses du dehors et ne connaissent la véritable source de la vie qui est l'esprit de l'homme et soumis à la volonté du Pére. [J. V, 2—14.] Et J[ésus] dit: La maniére dont les hommes disposent de la faculté de vivre qui leur est accordé[e] par leur Pére e[s]t pareille à ceci:
Un propriétaire donne à ses serviteurs une partie de son trésor avec la condition que chacun d'eux travaille pour augmenter le trésor. Le propriétaire ne dirige pas ses serviteurs, mais les laisse faire chacun comme il l'entend. Les uns obéissent au maоtre et tra[vaillent] et augmentent le trésor, les autres l'enfouissent en terre sous prétexte de ne pas vouloir le perdre. Le Maоtre fait rendre compte aux serviteurs de ce qu'ils ont fait et il dit à ceux qui ont augmenté le trésor: Tu as fait ce que je voulais, participe à tout ce que je posséde; mais à celui qui a enfoui le trésor et ne l'a point augmenté, il dit: «Tu n[e] l'appréciais pas, rends le donc à celui qui l'ap[p]récie et disparais. Je n'ai pas besoin de toi. Le trésor précieux du maоtre c'est le trésor de la vie — l'espr[it] émanant du Pére. Quiconque rem[p]lit la volonté du Pére se réunit au Pére de la vie, celui qui remplit sa volonté personnelle, contraire à la volonté de Dieu, e[s]t dépouillé même de la part de l'esprit qu'il possédait. Luc. XIX, 11–27.
Chapitre VII (DONNE NOUS LA NOURRITURE ESSENTIELLE DE LA VIE)
La vie n'est pas soutenu par la matiére; mais par l'accomplissement de la volonté de Dieu.
(Et J[ésus] dit: celui qui voudra conserver sa vie matérielle perdra la vie véritable et celui qui sacrifiera sa vie person[n]elle à la vie véritable conservera la vie. Matt. XVI, 25.)
Les soucis de la vie matéri[e]lle sont inutiles, la vie et la mort temporelles ne dépendent pas de nous.
Le pére donne la vie à tout.
Ne pensez donc pas à votre nourriture. Votre Pére v[ou]s donnera ce dont vous avez besoin. Luc. XII, 22–31.Vendez ce que vous possédez et donnez — le aux autres. Ne gardez rien pour v[ou]s et n'ayez pas peur de périr. Le pére v[ou]s donnera ce dont v[ou]s avez besoin. [Luc. XII,] 32. Un pére donne toujours à ses enfan[t]s quand il[s] lui demandent ce dont ils ont besoin. Les hommes qui sont souvent méchants donnent à ceux qui demandent in — stam[m]ent. Comment pouvez v[ou]s douter de ce que votre pére, qui est bon, v[ou]s priverait de la nourriture qui v[ou]s est indispensable. Ne craignez rien, soyez sûr que v[ou]s ne manquerez de rien. — Matt. VII, 9–11. L[uc.] XI, 11–13. Luc. XI, 5–8. Luc. XVIII, 5–8.