MyBooks.club
Все категории

Simenon, Georges - Lécluse n°1

На сайте mybooks.club вы можете бесплатно читать книги онлайн без регистрации, включая Simenon, Georges - Lécluse n°1. Жанр: Полицейский детектив издательство неизвестно,. Доступна полная версия книги с кратким содержанием для предварительного ознакомления, аннотацией (предисловием), рецензиями от других читателей и их экспертным мнением.
Кроме того, на сайте mybooks.club вы найдете множество новинок, которые стоит прочитать.

Название:
Lécluse n°1
Автор
Издательство:
неизвестно
ISBN:
нет данных
Год:
неизвестен
Дата добавления:
16 октябрь 2019
Количество просмотров:
456
Читать онлайн
Simenon, Georges - Lécluse n°1

Simenon, Georges - Lécluse n°1 краткое содержание

Simenon, Georges - Lécluse n°1 - описание и краткое содержание, автор Simenon, читайте бесплатно онлайн на сайте электронной библиотеки mybooks.club

Quand on observe des poissons à travers une couche d’eau qui interdit entre eux et nous tout contact, on les voit rester longtemps immobiles, sans raison, puis d’un frémissement de nageoires aller un peu plus loin pour n’y rien faire qu’attendre à nouveau.


C’est dans le même calme, comme sans raison aussi, que le tramway 13, le dernier « Bastille-Créteil », traîna ses lumières jaunâtres tout le long du quai des Carrières. Au coin d’une rue, près d’un bec de gaz vert, il fit mine de s’arrêter, mais le receveur agita sa sonnette et le convoi fonça vers Charenton. Derrière lui, le quai restait vide et stagnant comme un paysage du fond de l’eau. A droite, des péniches flottaient sur le canal, avec de la lune tout autour.


Un filet d’eau se faufilait par une vanne mal fermée de l’écluse, et c’était le seul bruit sous le ciel encore plus quiet et plus profond qu’un lac.


[http://www.amazon.fr/LEcluse-numéro-1-Georges-Simenon/dp/2253143154](http://www.amazon.fr/LEcluse-num%C3%A9ro-1-Georges-Simenon/dp/2253143154)


Lécluse n°1 читать онлайн бесплатно

Lécluse n°1 - читать книгу онлайн бесплатно, автор Simenon
Назад 1 ... 10 11 12 13 14 15 Вперед

C’était à nouveau, en bas, le bruit du moulin à café.

— Dites donc, pour aller en prison, qu’est-ce que j’ai le droit d’emporter ?

Ce n’était pas une plaisanterie. Il parlait simplement.

— Si vous voulez, nous partirons tout de suite après le déjeuner et nous déposerons Gassin à bord, ce qui me permettra peut-être d’apercevoir Aline…

Il était vraiment énorme, et, en négligé, il avait l’air d’un ours, surtout quand les pantalons tire-bouchonnaient sur ses jambes.

— Il faut encore que je vous demande quelque chose. Vous savez ce que j’ai dit hier au sujet du fric. Je peux le faire, bien entendu, et ça mettrait en rage ma fille et son mari. Mais étant donné les circonstances…

C’était bien fini ! Il était réveillé, avec, comme après une terrible ivresse, la bouche amère et la tête froide.

— En tout cas, vos concurrents se réjouiraient… dit Maigret.

C’était assez. Ducrau retrouvait son lourd regard de patron.

— Quel avocat me conseillez-vous ?

Le remorqueur sifflait pour s’annoncer à l’écluse suivante et précisait par la même occasion le nombre de ses remorques. On n’entendit pas venir Mme Ducrau, qui avait des pantoufles de feutre.

— Le café est servi, dit-elle humblement.

— Ça ne vous gêne pas que je descende comme je suis ? C’est une vieille habitude. Nous allons prévenir Gassin…

C’était la chambre voisine. Ducrau frappa à la porte.

— Gassin !… Hé ! vieux !… Gassin !…

Déjà l’angoisse l’empoignait. Sa main chercha le bouton de la porte. Il ouvrit, fit un pas, se retourna vers Maigret.

Il n’y avait personne dans la chambre. Le lit n’était pas défait, et la chemise de nuit préparée par Mme Ducrau était toujours, bras écartés, sur la couverture.

— Gassin !

La fenêtre n’était même pas ouverte, et Maigret eut malgré lui un regard soupçonneux vers l’inspecteur. Mais Ducrau avait aperçu quelque chose, une enflure du rideau. Il s’avança, calme et froid, tira le tissu.

Un corps pendait, tout sombre, tout étiré, contre le mur. La corde n’était pas très solide car, au mouvement premier, elle cassa et le vieux roula par terre, d’un bloc, comme une statue, au point qu’on put croire qu’il allait se briser.


L’odeur de pipe froide régnait encore dans la salle à manger où traînaient des verres sales et des cendres. La nappe était tachée de la veille. La voiture attendait juste en face de la fenêtre que l’on venait d’ouvrir.

On n’avait rien dit à Mme Ducrau, et le jeune couple, qu’on entendait aller et venir à l’étage, n’était pas encore prêt à descendre.

Les coudes sur la table, Ducrau mangeait. C’était inouï ce qu’il avalait pour son petit déjeuner, farouche, talonné, eût-on dit, par la plus terrible des fringales. Il ne disait rien. Ses mâchoires faisaient du bruit. Il en faisait plus encore en absorbant son café au lait.

— Descends mon veston, mon col et ma cravate.

— Tu ne vas pas t’habiller dans la chambre ?

— Fais ce que je te dis.

Il regardait droit devant lui. Il mangeait vite. Quand il se leva enfin pour passer le veston que sa femme lui tendait, il étouffait.

— Je t’avais préparé une valise.

— On verra plus tard.

— Tu n’attends pas que Berthe…

Elle montra le plafond, mais il ne répondit même pas.

— Et Gassin ?

— L’inspecteur s’en occupe, intervint Maigret.

Et c’était vrai, puisque Lucas avait déjà téléphoné à la police locale et au Parquet.

Ils partirent tous les deux, Ducrau et le commissaire, avec une précipitation maladroite. Ducrau embrassa le front de sa femme, peut-être sans s’en rendre compte.

— C’est promis, Émile ? Nous reprendrons le chaudron ?

— C’est ça ! C’est ça !

Il était pressé. On eût dit que quelque chose le tirait en avant. Il se jeta lourdement au fond de sa voiture, et ce fut Maigret qui commanda le chauffeur :

— À Charenton.

Ils ne se retournèrent pas. À quoi bon ? Et on avait déjà parcouru des kilomètres dans la forêt de Fontainebleau, quand Ducrau prononça, en serrant le bras de Maigret :

— C’est vrai que je ne sais même pas pourquoi j’ai couché avec sa femme !

Puis, sans transition, au chauffeur :

— Vous ne pouvez pas aller plus vite ?

Sa barbe avait poussé. Pas lavé, il avait le teint sale. Il chercha en vain sa pipe, qu’il avait oubliée, et ce fut le chauffeur qui lui tendit un paquet de cigarettes bleues.

— Vous me croirez si vous voulez, mais j’ai rarement été aussi heureux qu’hier au soir. Il me semblait… C’est difficile à expliquer. Savez-vous ce que la vieille a fait, quand nous avons été couchés ? Elle s’est blottie contre moi en pleurant et en me disant que j’étais bon.

Sa voix était toute barbouillée, comme si des tas de choses eussent empli sa gorge.

— Plus vite, nom de Dieu ! supplia-t-il en se penchant sur le chauffeur.

Et c’étaient Corbeil, Juvisy, Villejuif et toutes les autos des propriétaires de villas qui, le lundi matin, rentrent à Paris. Il y avait autant de soleil que la veille. La pluie n’avait fait que verdir davantage les champs et le feuillage. On s’arrêta devant une station d’essence où il y avait huit pompes rouges en rang dans la lumière, et le chauffeur dit à son patron :

— Vous avez cent francs ?

Ducrau lui tendit tout son portefeuille. Enfin ce fut Paris, l’avenue d’Orléans, la Seine. On lavait les vitres des bureaux, quai des Célestins. Ducrau se pencha à la portière. Devant un petit bistrot, il arrêta l’auto.

— Je peux acheter une pipe et du tabac ?

Dans le débit, il ne trouva qu’une pipe en merisier, à deux francs, qu’il bourra lentement. Les quais défilaient. On dépassait les barriques de Bercy.

— Pas si vite !

On devina l’écluse que surmontait une péniche à vide qui était tout en haut du sas. Le concasseur fonctionnait déjà. Il y avait du linge à sécher sur les bateaux à quai. Au bistrot, des hommes en casquette de marinier reconnurent le patron et s’approchèrent de la vitre.

— Je crois qu’il vaut mieux… commença Ducrau.

Mais il surmonta sa faiblesse et descendit l’escalier de pierre. Ce n’était pas sa maison qu’il regardait, ni la fenêtre ouverte, derrière laquelle on apercevait la servante. Il s’engageait sur la frêle passerelle de la Toison-d’Or. Des gens le saluaient des autres péniches.

Il se pencha vers l’écoutille en même temps que Maigret, et en même temps que lui il vit Aline, un sein nu, un enfant dans les bras, près de la table que couvrait une nappe à fleurs roses. Elle berçait le petit tout en regardant droit devant elle. Et quand parfois le sein échappait à la petite bouche avide, elle le lui rendait d’un geste machinal.

Il faisait chaud. Le poêle était allumé depuis longtemps. Au portemanteau pendait un lourd veston du vieux Gassin, et ses souliers cirés étaient posés en dessous.

D’un geste lent et ferme, Maigret empêcha Ducrau d’entrer, l’attira vers le gouvernail et lui tendit une lettre écrite sur du papier de bistrot.


… Je t’écris pour te dire que je me porte bien et j’espère que la présente te trouvera de même…

 

Ducrau ne comprenait pas. Mais peu à peu lui apparaissaient l’auberge, le village de la Haute-Marne et la sœur de Gassin, qu’il avait connue jadis.

— Elle sera très bien là-bas, dit Maigret.

Le soleil devenait plus chaud. Un marinier cria en passant :

— L’Albatros est en panne à Meaux !

Il s’adressait à Ducrau et il fut sans doute très étonné de ne recevoir aucune réponse.

— Nous partons ?

On les regardait de partout. Quelqu’un vint même à leur rencontre sur le quai, toucha sa casquette.

— Dites, patron, c’est rapport aux pierres à décharger.

— Plus tard.

— C’est que…

— Fiche-moi la paix, Hubert !

Le tramway étirait son ruban coloré sur le gris des pavés. Le concasseur semblait broyer le paysage tout entier cependant qu’une fine poussière blanche retombait sur les choses.

L’auto avait fait demi-tour. Ducrau regardait derrière lui par la petite ouverture de la carrosserie.

— C’est formidable ! soupira-t-il.

— Quoi ?

— Rien.

Est-ce que vraiment Maigret ne comprenait pas ? C’était lui, maintenant, qui avait envie de voir le chauffeur se hâter. Il lui semblait que chaque minute qui s’écoulait était un danger.

Ducrau suait à grosses gouttes. À certain moment, comme on dépassait un tramway, sa main se crispa sur la poignée de la porte.

Mais non ! Il était sage ! On franchissait le Pont-Neuf. Le chauffeur se retourna pour demander :

— Au tabac ?

Car le Tabac Henri-IV était toujours là, rouge et blanc, face à la statue équestre.

— Arrêtez ici, dit Maigret. Vous retournerez à Samois et vous attendrez…

Il valait mieux marcher. Il n’y avait que cent mètres à parcourir. C’était encore le long de la Seine. Ducrau était du côté du parapet.

— En somme, vous allez pouvoir partir chez vous dès maintenant ? dit-il brusquement. Vous gagnez deux jours !

— Je ne sais pas encore.

— C’est joli, là-bas ?

— C’est calme.

Vingt mètres encore, la rue à traverser, et c’était les bâtiments noirs du Palais de Justice, le grand portail du Dépôt, avec son guichet à droite.

Pour la seconde fois, la main de Ducrau s’accrocha au bras du commissaire et, tandis qu’ils traversaient la chaussée, l’armateur haleta :

— Je ne peux pas !

Il devait parler de la Seine, du tramway, de la corde, de tout ce qui pouvait empêcher…

Sur le trottoir, il se retourna. Le factionnaire avait reconnu Maigret. Le guichet s’ouvrait déjà.

— Je ne peux pas ! répéta Ducrau en entrant sous le porche sonore tandis qu’une plume se trempait dans l’encre violette pour inscrire ses nom et prénoms au livre d’écrou.

Un remorqueur avalant sifflait deux coups, annonçant qu’il prenait la deuxième arche, et une péniche belge, qui montait, obliquait dans le courant afin d’entrer dans la troisième.


Marsilly, « La Richardière », avril 1933.


FIN

Назад 1 ... 10 11 12 13 14 15 Вперед

Simenon читать все книги автора по порядку

Simenon - все книги автора в одном месте читать по порядку полные версии на сайте онлайн библиотеки mybooks.club.


Lécluse n°1 отзывы

Отзывы читателей о книге Lécluse n°1, автор: Simenon. Читайте комментарии и мнения людей о произведении.

Прокомментировать
Подтвердите что вы не робот:*
Подтвердите что вы не робот:*
Все материалы на сайте размещаются его пользователями.
Администратор сайта не несёт ответственности за действия пользователей сайта..
Вы можете направить вашу жалобу на почту librarybook.ru@gmail.com или заполнить форму обратной связи.